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La digiscopie est une technique récente due en particulier à l’essor de la photo numérique. Le pionnier fut POH Laurence qui eut l’idée de poser un APN sur l’oculaire de sa longue vue.
Nous allons voir un peu de théorie puis les différents champs d’application.

1. THEORIE

Un terme important est le GROSSISSEMENT de la longue vue, celui-ci est exprimé par le rapport de la distance focale de la longue vue et celle de son oculaire (voisines de 10 à 20 mm), en pratique nous obtenons des valeurs comprises entre 20 et 60.
Avec un compact numérique avec équivalent 24*36 de 30 à 120 mm on peut atteindre des focales de 600 à 7200 mm.
Tout de suite il faut tempérer l’usage de ces focales car le voile atmosphérique et le risque de bougé font vite chuter la définition des photos, seul effet bénéfique est la fonction vidéo des compacts numériques qui permettent d’obtenir des « documents »  bien utiles pour déchiffrer le numéro d’une bague ou l’identification d’un animal lointain.

VIGNETAGE

Un autre terme important lié à la digiscopie est le VIGNETAGE. Celui ci apparaît lorsque le diamètre de la  pupille de sortie de la longue vue est inférieur à celui de la pupille d’entrée de l’objectif de l’apn.
Comment calculer ces paramètres ?

Pupille de sortie = diamètre lentille frontale/grossissement

Grossissement = focale de l’objectif de LV /focale de l’oculaire

Pupille d’entrée = focale de l’objectif/ ouverture « f »

 

Exemple

Longue vue Swaroski ATS 80 HD, oculaire de 20 mm, focale 460 mm, lentille frontale Æ = 80 mm
On a
            G   = 460/20  = 23

            Pupille de sortie : 80mm/23 = 4 mm
 
            Pupille d’entrée de 10 mm pour un objectif de 30 mm à 2.8
La remarque qui vient à l’esprit est que le reflex est peu adapté à la digiscopie mais nous verrons que son utilisation est possible et de plus avec les nouveaux modèles tels le Pentax K10 ou le Sony alpha,            boîtiers stabilisés, on obtient de bons résultats car on gagne facilement deux ouvertures. Avec les compacts numériques nous obtenons des valeurs de 3 mm compatibles avec la digiscopie (focale = 7 mm, f = 2.8 )
 Le facteur de vignettage nous fait éliminer les bridges pour cette pratique car le zoom de focale est trop important.    

DEGAGEMENT OCULAIRE

C’est la distance à laquelle se situe la pupille de sortie de la longue vue ; il faut qu’il y ait concordance entre les distances des pupilles de sortie et d’entrée sinon un nouveau vignetage apparaît.

 DIGISCOPIE ET DIFFRACTION

Martin BACHOC du groupe photo-ornitho a calculé comment optimiser  la digiscopie avant d’obtenir de la diffraction, source  de perte de qualité des photos, en faisant varier les zooms de l’apn ou de la longue vue.

CALCUL DE L’OUVERTURE MAXI AVANT DIFFRACTION

F = 2*pix/0.683

              

                       

  0.683 est une constante égale au produit du cercle de diffraction par la longueur d’onde moyenne dans le vert et le jaune 1.22 x 0.56 = 0.683
  Il faut 2 pixels pour matérialiser le plus petit élément
Le pix est égal  au quotient de la longueur du capteur par le nombre de pixels en longueur donc il varie en fonction de la résolution du capteur : pour un capteur de 1/1.8² ayant une longueur de 7.18 mm, à 5 MP il est de 2.77 microns ( 7.18/2592), à 4MP il est de 3.16 microns (7.18/2272)

ZOOM DE L’APN

 

Fapn = F * DiamètreLentilleLV /Gr

 

 Gr est le grandissement du zoom de la lunette

ZOOM DE LA LUNETTE

 

Gr = F *DiamètreLentilleLV/Fapn

 

Exemple
Apn A95 et oculaire Swaro de 30
Pixel du A95 est de 2.67 microns
F = 2*.2.67/0.683 = 7.8
Fapn = 7.8 * 80/30 = 20.8 mm
Gr = 7.8*80/20.8 = 30
Donc le A95 sur une longue vue de diamètre 80 avec un oculaire de 30 sera utilisé dans de bonnes conditions.                        

FOCALE EQUIVALENTE 24*36

 

F24*36 = Gr lunette * focale réelle apn *5

 

5 pour un capteur 1/1.8²
4.7 pour un capteur 1/1.7²
6.9 pour un capteur 1/2.5²